Le marché immobilier a traversé la crise sans fracture profonde dans sa globalité, excepté celui de l’immobilier touristique. L’année 2021 sera marquée par un bouleversement de ce marché face à la mutation du mode de vie qui se met graduellement en place avec les exigences découlant de la gestion de la pandémie Covid-19.
La résilience de l’immobilier résidentiel
Les demandes locatives seront maintenues, en particulier pour l’immobilier résidentiel, et demeureront même élevées dans les zones tendues. Cependant, des changements pourraient être observés face aux nouveaux besoins. Par exemple, avec le télétravail qui se généralise, le logement sera aménagé de manière à créer un espace de travail propice à la productivité. Les appartements plus spacieux seront donc plus demandés afin de répondre à cette nouvelle donne. Toujours en raison de la possibilité de travailler depuis chez soi, la nécessité de loger à proximité de son lieu de travail n’est plus nécessaire, ce qui augmente la demande locative pour les logements hors zone tendue et dont les loyers sont plus accessibles. Les résidences secondaires sont de plus en plus sollicitées pour la qualité de vie qu’elles proposent : peu de pollution, un environnement moins stressant qu’en plein centre-ville, un gain de temps par rapport à la diminution du trafic routier, etc.
Les mutations du côté de l’immobilier professionnel
Parmi le marché immobilier le plus concerné par cette mutation figure celui de l’immobilier de bureaux. Cela toujours en raison du déploiement du télétravail, bien que combiné au présentiel. Les besoins sont plus restreints en matière d’espace, par exemple avec la mise en place du « flex office » c’est-à-dire la possibilité de choisir soi-même l’emplacement où l’on souhaite travailler une fois en présentiel.
Les autres typologies d’immeubles tels que les murs de magasins et de boutiques devraient cependant conserver une certaine stabilité pour 2021 en raison des critères exigées concernant leur emplacement. Exemple : la facilité d’accès, le flux de passants, l’attractivité de l’environnement commercial, la visibilité et l’exposition, les prochains aménagements urbains prévus, etc.
Quels bouleversements attendus sur le marché immobilier ?
Face à ces mutations, la valeur pour chaque typologie d’immeuble pourrait également chuter ou augmenter, selon le cas. Ce qui va provoquer une baisse du prix à la revente pour les biens dont la demande locative va baisser. À l’inverse, les immeubles présentant un fort potentiel sur les années à venir connaîtront une augmentation de leur valeur.
Les immeubles implantés dans les zones initialement à très forte demande locative pourraient donc connaître une nette décompression à ce niveau. Cela à la suite des mouvements démographiques provoqués par les nouvelles exigences liées à la gestion de la crise.
La pierre, valeur refuge
Quoi qu’il en soit, la pierre demeure une valeur refuge. Ce sont les attentes qui changent, et non les besoins d’occupation. Ainsi, de nouveaux immeubles pourraient sortir de terre afin d’y répondre, d’autres seront recyclés ou réaménagés, etc. Notons cependant que certaines typologies d’immeubles résisteront totalement aux crises, quelles que soient leur nature et leur profondeur : ce sont les immeubles de santé, d’éducation ainsi que ceux qui accueillent les personnes âgées dépendantes, comme les résidences seniors médicalisées, les EHPAD. Le rendement pour ces types d’immeubles demeurera élevé, de même que le taux de remplissage.
Investir dans l’immobilier est donc toujours recommandé à condition d’anticiper ces changements probables. L’investissement le plus sécurisé demeure d’ailleurs celui dont la gestion locative est entièrement prise en main par un opérateur spécialisé, en parfaite connaissance de ces mutations et dont la stratégie d’exploitation a été mise en œuvre afin de limiter les risques locatifs. Citons ainsi l’investissement en SCPI qui consiste à acheter des parts de sociétés civiles de placement immobilier afin de percevoir des revenus locatifs stables.